Routine

 

Moins d’une heure plus tard, nous étions de retour là où tout avait commencé, devant la maison de Patrick Shanahan. De jour, sa rue paraissait différente. On pouvait voir les maisons à travers les arbres, et elles semblaient mortes, avec leurs allées désertes, leurs stores baissés et leurs fenêtres obscurcies. Il n’y avait pour tout signe de vie qu’une équipe chargée de l’entretien des pelouses. Ceux qui vivaient dans un quartier huppé comme celui-là travaillaient toute la journée, tous les jours, le mari comme la femme.

En prétextant une erreur de numéro, nous avions pu confirmer que Shanahan était bien chez lui. Soit il travaillait à domicile, soit il avait pris sa journée pour faire l’inventaire de sa collection et s’assurer que rien n’avait été volé, à part la lettre.

Il était un peu plus de 16 heures lorsque Jeremy et Clay remontèrent à grands pas l’allée de Shanahan. Pour ma part, j’avais seulement le droit de me poster près d’une fenêtre pour espionner leur conversation. Comme l’avait fait remarquer Clay, une autre possibilité m’était offerte : celle d’attendre dans la voiture et de leur demander de tout me raconter à leur retour. Je préférais encore les espionner.

Tandis que j’attendais, invisible, au coin de la maison, j’entendis Jeremy appuyer sur la sonnette. Quelques instants plus tard, la porte s’ouvrit.

— Vous êtes bien Patrick Shanahan ? s’enquit Jeremy.

— Oui…

— Le propriétaire d’un document historique qu’abritaient autrefois les archives de la police métropolitaine de Londres ?

— Vous l’avez ?

— Pourquoi, il n’est plus en votre possession ?

Jeremy regarda par-dessus son épaule et échangea un regard entendu avec Clay. Puis, il se tourna de nouveau vers le mage.

— Monsieur Shanahan, êtes-vous au courant de certains événements qui se sont déroulés à Toronto au cours des dernières vingt-quatre heures ? Des événements dont mon employeur pense qu’ils sont liés au document qui se trouvait en votre possession ?

Au cours du silence qui s’ensuivit, je compris que Shanahan dévisageait d’un œil nouveau les deux hommes sur le pas de sa porte. Il ne les voyait plus comme les complices de la personne qui avait dérobé sa lettre (dans l’espoir peut-être de la lui revendre), mais comme des agents du monde surnaturel sans doute envoyés par une Cabale de mages. Même si on pouvait raisonnablement penser que les Cabales avaient besoin qu’on les remette dans le droit chemin, elles jouaient souvent le rôle d’agents de police dans le monde surnaturel, la plupart du temps pour protéger leurs propres intérêts.

Shanahan fit entrer Jeremy et Clay dans la maison.

Tandis qu’ils se déplaçaient à l’intérieur, je ne pus entendre que la voix tonitruante de Shanahan qui se plaignait de la chaleur, de l’humidité, du smog… le genre de bavardage qui meublait une conversation et ne voulait rien dire.

Il ne demanda pas à Jeremy comment celui-ci savait qu’il possédait autrefois la lettre « From Hell ». Comme l’avait dit Xavier, cela se savait dans certaines couches de la société surnaturelle, auxquelles les Cabales avaient accès libre. Il ne demanda pas non plus à quelle Cabale étaient associés ses visiteurs, ni même s’ils appartenaient bel et bien à l’une d’entre elles. Lorsqu’on avait affaire aux Cabales, il était dangereux de se montrer trop curieux.

Ils s’arrêtèrent dans le salon et s’assirent sur le canapé. J’en profitai pour rejoindre la fenêtre de cette pièce. Elle était fermée, bien sûr, comme toutes les autres, pour permettre à la climatisation de rafraîchir la maison, mais, grâce à mon ouïe de loup-garou, j’en entendais suffisamment pour suivre la conversation.

Jeremy relata les événements qui s’étaient déroulés à Cabbagetown. Shanahan exprima sa surprise, qui me parut sincère – l’explosion d’un transfo et la disparition d’une vieille dame, ce n’était pas le genre d’informations qu’un type comme lui écoutait à la radio, pas tant que la Bourse était encore ouverte.

— Je ne suis pas sûr de comprendre quel rapport il y a avec ma lettre.

— C’est la combinaison de ces éléments avec un troisième fait divers qui a attiré l’attention de mon employeur. Un homme et une femme, tous deux vêtus à la mode victorienne, ont été vus dans la zone où le courant a été coupé et où a eu lieu la disparition. Nos experts ont détecté des traces d’une perturbation dimensionnelle – un portail a été récemment ouvert.

— Un p… portail ? (Shanahan rit de bon cœur. Trop.) Jamais je n’aurais gardé chez moi une lettre contenant un portail. Ce sont des choses dangereuses, vous savez. Très dangereuses. Et presque impossibles à faire. Cela dépasse de très loin mes pouvoirs magiques très limités, pouffa-t-il. Je manie la finance bien mieux que les sorts, croyez-moi. Demandez autour de vous.

— On présume que le portail se trouvait déjà au sein de la lettre avant que celle-ci tombe entre vos mains. Sinon, elle ne contiendrait pas des gens du xixe siècle.

— Oh, euh, bien sûr. (Shanahan hésita.) Écoutez, je suis quelqu’un de très pragmatique, surtout quand il est question d’argent. Si j’avais hérité d’une lettre contenant un portail actif, je l’aurais immédiatement mise sur le marché. Je sais combien une Cabale serait prête à payer pour ce genre d’artefact. Si la lettre contenait un portail, ce dont je doute, sans vouloir offenser votre employeur, croyez bien que je n’en savais rien.

Il nous racontait des craques, je le sentais à plein nez. Mais Jeremy était coincé. Shanahan avait beau prétendre n’être qu’un piètre lanceur de sorts, notre expérience avec les mages nous rendait méfiants, car nous savions qu’ils pouvaient être de redoutables adversaires. Or Shanahan, déjà nerveux, s’attendait à une attaque.

Jeremy préféra lui faire penser qu’il le croyait et lui promit que, si la lettre refaisait surface, son employeur aimerait effectivement beaucoup l’avoir et serait prêt à lui en donner un bon prix, puisqu’il était son propriétaire légitime. Lorsque Clay et Jeremy s’en allèrent, Shanahan leur remit sa carte de visite en écrivant son numéro de téléphone fixe au dos et en demandant à être tenu au courant.

Je les rejoignis près de la route.

— Il ment, annonça aussitôt Clay.

— Je sais, répondit Jeremy en continuant à marcher.

Clay me regarda, puis regarda la maison. Je savais que ça l’énervait vraiment de laisser les choses en l’état.

— On va y retourner, n’est-ce pas ? demandai-je. Quand on pourra le prendre au dépourvu.

— Ce soir, acquiesça Jeremy.

Robert m’avait laissé un message. Il avait trouvé un texte mentionnant une affaire similaire à la nôtre, dans laquelle un mage avait sacrifié un homme pour lancer le sortilège de création du portail. L’âme sacrifiée avait été liée à l’objet imprégné du sort – dans ce cas précis, un rouleau de parchemin. Lorsque le portail avait été activé, l’homme était revenu sous forme de zombie.

Cela expliquait la présence des zombies en décomposition. Ce n’étaient pas des gens qu’on avait fourrés dans le portail pour les y emprisonner, comme l’avait supposé Jaime, mais ceux qui avaient été sacrifiés afin de le créer. Quant à l’autre affaire, d’après le court texte que Robert avait déniché, le zombie avait été éliminé et le portail refermé. Simplement, ça ne disait pas comment parvenir à un tel résultat.

Robert m’avait envoyé d’autres histoires par e-mail. Puisque nous avions un peu de temps à tuer avant le dîner, je trouvai un cybercafé où les lire, avec Clay penché par-dessus mon épaule. Sa chaise était si proche de la mienne que j’aurais aussi bien pu m’asseoir sur ses genoux.

La plupart des informations sur les portails étaient anecdotiques. C’était typique dans le monde surnaturel – il suffisait de prendre l’exemple de l’Héritage de la Meute. Même ceux qui, comme Robert, cherchent à compiler le fruit de leurs recherches, n’ont pas grand-chose de plus que des histoires – les récits de multiples témoins étant ce qui se rapproche le plus d’une preuve. Tout cela est bien beau, mais il est plutôt rare qu’une personne s’apprêtant à accomplir un rituel de magie noire s’amuse à inviter une dizaine de connaissances à y assister. Et même si elle le faisait, combien d’entre elles accepteraient cette invitation… et combien se diraient plutôt : « Participer à un sacrifice humain et risquer de me faire aspirer au sein d’un portail dimensionnel défectueux ? Non merci, je préfère passer la soirée à la maison. »

Même si ouvrir un portail était à la portée de tous les mages capables de faire suffisamment de recherches et de payer assez, il existait assez peu de rapports à ce sujet. Les sorts étaient notoirement difficiles à lancer, et le risque qu’ils ne fonctionnent pas était au moins aussi grand que celui qu’ils soient défectueux. Prenez l’exemple du mage autrichien qui avait décidé d’utiliser son portail pour se cacher le temps que ses ennuis légaux soient passés. Un ami était censé le libérer au bout de deux ans, et je suis sûre qu’il l’aurait fait… si le papier qui contenait le déclencheur n’avait pas été accidentellement aspiré dans le portail lui-même, enfermant pour l’éternité le mage dans sa bulle dimensionnelle.

Et puis il y avait ce génie, dans le Japon médiéval, qui avait ouvert un passage vers la mauvaise dimension. Son portail avait recraché un semi-démon très en colère qui avait écorché le mage, sa famille et la moitié de son village et leur avait arraché les entrailles avant de comprendre comment renfiler ses souliers rouges pour rentrer chez lui. Faites circuler quelques histoires comme celle-là, et le mage lambda se dit qu’il n’a vraiment pas besoin d’ajouter les portails dimensionnels à son répertoire.

On sortit dîner au restaurant. On pensait avoir réussi à trouver un coin tranquille en choisissant une table entourée de plusieurs autres tables vides, mais ce ne fut pas le cas. Deux tables plus loin, deux infirmières des urgences se plaignaient d’une épidémie de gastro qui les avait obligées à travailler tard ce jour-là et qui leur avait fait rater le train de banlieue pour rentrer chez elles.

Même si j’ai beaucoup de compassion pour le personnel hospitalier surmené, je ne pense pas qu’un restaurant soit l’endroit approprié pour se plaindre, surtout quand on y ajoute des descriptions imagées du résultat d’un désordre digestif. Voyant que je commençais à perdre l’appétit, Jeremy demanda au serveur de nous trouver une nouvelle place. Notre choix se porta sur la terrasse, où il faisait assez chaud pour faire cuire des pommes de terre à même le sol, mais où nous pûmes discuter de notre prochaine entreprise criminelle en toute tranquillité.

Le point positif de cette nouvelle effraction ? On était déjà entrés dans la même maison la nuit précédente et on connaissait le plan des lieux, le système de sécurité et les codes. D’un autre côté, ayant déjà été cambriolé, Shanahan risquait de les avoir changés, ces codes.

— Nan, fit Clay. Quelle est ta priorité quand tu te fais cambrioler ? Tu évalues les dégâts et tu essaies de comprendre comment c’est arrivé. Veiller à ce que ça ne se reproduise pas vient plus tard, quand tu te souviens de l’endroit où tu as rangé le manuel d’instruction de l’alarme.

— Et s’il est un petit peu plus organisé que ça ? demandai-je. Ou un peu plus paranoïaque ?

Clay haussa les épaules.

— On s’en occupera sur place. C’est un interrogatoire. Pas besoin de subterfuges.

À 23 h 30 cette nuit-là, la maison de Patrick Shanahan brillait encore de tous ses feux. Il n’était pas couché. Il n’avait pas non plus allumé l’éclairage extérieur, si bien qu’il fut très facile de se faufiler jusqu’à la porte de côté.

Elle était fermée. Au lieu d’essayer la clé de Xavier, Jeremy et Clay firent le tour pour vérifier les autres portes tandis que j’étais une nouvelle fois consignée dans les buissons.

Ils eurent de la chance avec la porte coulissante de la terrasse, celle qu’on oublie souvent de refermer. Ils se glissèrent à l’intérieur. Je me balançai sur la pointe des pieds en tendant l’oreille et en me demandant si je pouvais interpréter ce « Reste là » comme un « Reste dehors », plutôt qu’un « Reste derrière ce buisson ». Juste au moment où je décidai que l’ordre de Jeremy était effectivement ouvert à une plus large interprétation, la porte coulissa de nouveau.

Clay s’avança sur la terrasse et me fit signe de le suivre. Je m’élançai si rapidement que je faillis m’empaler sur un obélisque en marbre. Puis, je courus jusqu’à la terrasse et bondis dessus, en ignorant l’escalier à l’autre bout.

— Ne ris pas, marmonnai-je en écartant de mon visage une mèche de cheveux trempée de sueur. La prochaine fois, c’est toi qui resteras caché dans les buissons ; on verra à quelle vitesse tu débarqueras quand on t’appellera. (Je le rejoignis.) Alors, quoi de neuf ?

— Il n’est pas chez lui.

— C’est vrai ? Mais, les lumières… et les portes… Oh, merde ! Il a filé, pas vrai ? dis-je en soutenant le regard de Clay.

— On dirait bien.

Il n’y avait aucune trace de violence, comme on dit dans les films, ni rien qui puisse indiquer qu’un vrai agent de sécurité d’une Cabale avait fait une descente chez Shanahan pour le kidnapper. On trouva des vêtements étalés sur le lit et une paire de tiroirs ouverts, comme si quelqu’un avait fait ses valises en hâte. Un mot écrit à la main sur le comptoir de la cuisine indiquait à la femme de ménage que Shanahan partait pour quelques jours et qu’il lui demandait de déposer le courrier sur son bureau.

Il avait dû opter pour des vacances impromptues jusqu’à ce que toute cette histoire soit réglée. Ou alors, il ne voulait pas rester en ville pendant qu’un portail dimensionnel était actif.

Clay et moi possédions une grande expérience de la fouille d’un domicile sans que son propriétaire s’en doute. Cela nous aurait sans doute permis d’occuper une place de débutant au sein d’une équipe de la police scientifique. L’ennui, c’était que nous étions habitués à chercher les preuves d’un crime, généralement un homicide. Il ne suffisait pas de suspecter un cabot d’avoir tué des humains, il fallait encore le prouver. Il ne s’agissait pas d’une exigence déraisonnable, étant donné qu’il risquait la peine de mort.

Nous avions également l’habitude de chercher des indices pour nous aider à retrouver un cabot en fuite, mais nous n’étions pas là pour tenter de retrouver Shanahan. Ce qu’on voulait de lui, on espérait le trouver dans sa maison : des indices sur la manière de refermer un portail.

Jeremy nous ordonna de chercher des livres sur les artefacts surnaturels, les portails ou Jack l’Éventreur en général et des dossiers sur la collection de Shanahan – en supposant qu’un banquier d’affaires prudent comme lui tenait un registre détaillé de ses artefacts.

Jeremy partit en quête de livres cachés ou même exposés à la vue de tous. La plupart des textes de référence sur le surnaturel n’ont pas besoin d’être dissimulés – quiconque en trouve un par hasard se dira simplement que vous avez des goûts inhabituels en matière de lecture.

Concernant les dossiers, on se répartit la tâche entre le système à l’ancienne et le moderne – autrement dit, entre les fichiers papier et les fichiers informatiques. Je choisis l’ordinateur. Cependant, si je savais récupérer des éléments dans la corbeille du bureau ou dans l’onglet « effacés » de ma boîte mail, j’étais complètement perdue dès qu’il s’agissait de décrypter des données encodées ou de trouver des fichiers qui avaient été détruits. Je lus les e-mails de Shanahan, je passai en revue ses disques durs et n’y trouvai rien d’utile. Clay m’épargna des recherches plus approfondies en annonçant qu’il avait trouvé des dossiers papier concernant la collection de Shanahan.

— Où ça ? demandai-je en faisant tourner la chaise de bureau.

— Juste ici, répondit-il en désignant un meuble classeur. Dans le tiroir du bas.

— Comme ça, juste sous notre nez ? Il a tout codé ?

— Pas la peine. Il a trouvé un moyen plus facile. Ils sont tous listés comme des contrefaçons – des curiosités, pas de vrais artefacts. (Il prit un dossier et l’ouvrit d’une pichenette.) Une statuette de Baphomet, qui proviendrait d’un château de Templiers anglais dont le nom n’est pas cité. Il a été établi plus tard qu’il s’agissait en fait d’une contrefaçon de la fin du xviiie siècle. (Il parcourut rapidement quelques pages.) On te décrit ensuite la signification de Baphomet dans la persécution des Templiers. (Il me tendit le dossier.) Le truc habituel, comment ils furent accusés de vénérer Baphomet, censé être une divinité païenne. Le problème, c’est que personne n’a jamais découvert de divinité païenne répondant à ce nom-là.

— Une statuette se rapportant à ce culte aurait donc une très grande importance.

— Et une très grande valeur, ne serait-ce que du point de vue d’un historien. (Il fronça les sourcils et jeta un coup d’œil vers le couloir.) Où est-ce qu’il entrepose sa collection, déjà ?

— Non, tu n’as pas le temps d’y jeter un coup d’œil. On a du pain sur la planche. De toute façon, tu ne peux pas entrer dans cette pièce sous forme humaine, alors tu aurais bien du mal à examiner la statuette de près. (J’hésitai.) Mais je me souviens d’avoir aperçu quelques objets depuis le seuil. Rappelle-moi de te montrer l’endroit quand on aura fini.

Il me remercia d’un signe de tête. De mon côté, j’agitai le dossier.

— Alors, ils sont tous listés de la même manière, comme des prétendues contrefaçons ?

— Tous ceux que j’ai survolés. C’est une bonne idée. La plupart d’entre eux, comme la statuette de Baphomet, ont une importance historique, mais la grande majorité des gens pensent qu’ils n’existent pas ou qu’ils ne possèdent pas les pouvoirs surnaturels qu’on leur prête. Voilà comment Shanahan les a inscrits dans son dossier : comme des curiosités sur le thème du surnaturel.

— Et la lettre ?

Clay se pencha de nouveau sur le tiroir.

— Je continue à chercher. Je n’ai encore rien trouvé à P comme portail, L comme lettre ou J pour Jack.

— Donne-m’en quelques-uns, je vais t’aider.

Il le fit. Jeremy se joignit à nous vingt minutes plus tard et prit sa part de dossiers. Sa recherche dans les livres n’avait rien donné. Apparemment, Shanahan n’était pas un grand lecteur. Jeremy avait trouvé comme seul objet caché une bouteille de whisky à moitié vide, qui appartenait sans doute à la femme de ménage.

Une heure plus tard, nous avions fini d’éplucher tous les dossiers sans trouver la moindre mention de la lettre « From Hell » ou de Jack l’Éventreur.

— Il a tout noté, fit remarquer Jeremy. Il paraît peu probable que la lettre soit le seul artefact qui ne figure pas dans ses dossiers.

— N’oublie pas qu’elle a été volée, à l’origine.

— Tout comme son exemplaire du Necronomicon de John Dee, intervint Clay. D’après les photocopies dans le dossier, il a disparu d’Oxford en 1934. Shanahan se contente de noter qu’il l’a reçu en héritage avec le reste de la collection de son grand-père.

— Il doit donc exister un dossier pour la lettre. Soit il l’a pris avec lui, soit il l’a détruit. (Je parcourus le bureau du regard.) Est-ce que quelqu’un voit un broyeur…

— Ici, répondit Clay en allant le chercher. Il a récemment été vidé, ajouta-t-il en ôtant le couvercle.

— Mince. Quelqu’un a pensé à regarder dans la corbeille à papier ? Il aurait pu y mettre les morceaux.

— Ou les brûler dans la cheminée, intervint Jeremy.

— Ou les jeter dans les ordures, renchérit Clay en hochant la tête.

— Chacun n’a qu’à vérifier l’endroit qu’il a suggéré, proposai-je.

— Excellente idée, dit Jeremy en partant regarder dans la cheminée tandis que je m’emparais de la corbeille.

Clay me regarda, contempla Jeremy qui s’éloignait, puis sortit en grommelant.

Rupture
titlepage.xhtml
Armstrong,Kelley[Femmes de l'Autremonde-6]Rupture(2006).French.ebook.AlexandriZ_split_000.html
Armstrong,Kelley[Femmes de l'Autremonde-6]Rupture(2006).French.ebook.AlexandriZ_split_001.html
Armstrong,Kelley[Femmes de l'Autremonde-6]Rupture(2006).French.ebook.AlexandriZ_split_002.html
Armstrong,Kelley[Femmes de l'Autremonde-6]Rupture(2006).French.ebook.AlexandriZ_split_003.html
Armstrong,Kelley[Femmes de l'Autremonde-6]Rupture(2006).French.ebook.AlexandriZ_split_004.html
Armstrong,Kelley[Femmes de l'Autremonde-6]Rupture(2006).French.ebook.AlexandriZ_split_005.html
Armstrong,Kelley[Femmes de l'Autremonde-6]Rupture(2006).French.ebook.AlexandriZ_split_006.html
Armstrong,Kelley[Femmes de l'Autremonde-6]Rupture(2006).French.ebook.AlexandriZ_split_007.html
Armstrong,Kelley[Femmes de l'Autremonde-6]Rupture(2006).French.ebook.AlexandriZ_split_008.html
Armstrong,Kelley[Femmes de l'Autremonde-6]Rupture(2006).French.ebook.AlexandriZ_split_009.html
Armstrong,Kelley[Femmes de l'Autremonde-6]Rupture(2006).French.ebook.AlexandriZ_split_010.html
Armstrong,Kelley[Femmes de l'Autremonde-6]Rupture(2006).French.ebook.AlexandriZ_split_011.html
Armstrong,Kelley[Femmes de l'Autremonde-6]Rupture(2006).French.ebook.AlexandriZ_split_012.html
Armstrong,Kelley[Femmes de l'Autremonde-6]Rupture(2006).French.ebook.AlexandriZ_split_013.html
Armstrong,Kelley[Femmes de l'Autremonde-6]Rupture(2006).French.ebook.AlexandriZ_split_014.html
Armstrong,Kelley[Femmes de l'Autremonde-6]Rupture(2006).French.ebook.AlexandriZ_split_015.html
Armstrong,Kelley[Femmes de l'Autremonde-6]Rupture(2006).French.ebook.AlexandriZ_split_016.html
Armstrong,Kelley[Femmes de l'Autremonde-6]Rupture(2006).French.ebook.AlexandriZ_split_017.html
Armstrong,Kelley[Femmes de l'Autremonde-6]Rupture(2006).French.ebook.AlexandriZ_split_018.html
Armstrong,Kelley[Femmes de l'Autremonde-6]Rupture(2006).French.ebook.AlexandriZ_split_019.html
Armstrong,Kelley[Femmes de l'Autremonde-6]Rupture(2006).French.ebook.AlexandriZ_split_020.html
Armstrong,Kelley[Femmes de l'Autremonde-6]Rupture(2006).French.ebook.AlexandriZ_split_021.html
Armstrong,Kelley[Femmes de l'Autremonde-6]Rupture(2006).French.ebook.AlexandriZ_split_022.html
Armstrong,Kelley[Femmes de l'Autremonde-6]Rupture(2006).French.ebook.AlexandriZ_split_023.html
Armstrong,Kelley[Femmes de l'Autremonde-6]Rupture(2006).French.ebook.AlexandriZ_split_024.html
Armstrong,Kelley[Femmes de l'Autremonde-6]Rupture(2006).French.ebook.AlexandriZ_split_025.html
Armstrong,Kelley[Femmes de l'Autremonde-6]Rupture(2006).French.ebook.AlexandriZ_split_026.html
Armstrong,Kelley[Femmes de l'Autremonde-6]Rupture(2006).French.ebook.AlexandriZ_split_027.html
Armstrong,Kelley[Femmes de l'Autremonde-6]Rupture(2006).French.ebook.AlexandriZ_split_028.html
Armstrong,Kelley[Femmes de l'Autremonde-6]Rupture(2006).French.ebook.AlexandriZ_split_029.html
Armstrong,Kelley[Femmes de l'Autremonde-6]Rupture(2006).French.ebook.AlexandriZ_split_030.html
Armstrong,Kelley[Femmes de l'Autremonde-6]Rupture(2006).French.ebook.AlexandriZ_split_031.html
Armstrong,Kelley[Femmes de l'Autremonde-6]Rupture(2006).French.ebook.AlexandriZ_split_032.html
Armstrong,Kelley[Femmes de l'Autremonde-6]Rupture(2006).French.ebook.AlexandriZ_split_033.html
Armstrong,Kelley[Femmes de l'Autremonde-6]Rupture(2006).French.ebook.AlexandriZ_split_034.html
Armstrong,Kelley[Femmes de l'Autremonde-6]Rupture(2006).French.ebook.AlexandriZ_split_035.html
Armstrong,Kelley[Femmes de l'Autremonde-6]Rupture(2006).French.ebook.AlexandriZ_split_036.html
Armstrong,Kelley[Femmes de l'Autremonde-6]Rupture(2006).French.ebook.AlexandriZ_split_037.html
Armstrong,Kelley[Femmes de l'Autremonde-6]Rupture(2006).French.ebook.AlexandriZ_split_038.html
Armstrong,Kelley[Femmes de l'Autremonde-6]Rupture(2006).French.ebook.AlexandriZ_split_039.html
Armstrong,Kelley[Femmes de l'Autremonde-6]Rupture(2006).French.ebook.AlexandriZ_split_040.html
Armstrong,Kelley[Femmes de l'Autremonde-6]Rupture(2006).French.ebook.AlexandriZ_split_041.html
Armstrong,Kelley[Femmes de l'Autremonde-6]Rupture(2006).French.ebook.AlexandriZ_split_042.html
Armstrong,Kelley[Femmes de l'Autremonde-6]Rupture(2006).French.ebook.AlexandriZ_split_043.html
Armstrong,Kelley[Femmes de l'Autremonde-6]Rupture(2006).French.ebook.AlexandriZ_split_044.html
Armstrong,Kelley[Femmes de l'Autremonde-6]Rupture(2006).French.ebook.AlexandriZ_split_045.html
Armstrong,Kelley[Femmes de l'Autremonde-6]Rupture(2006).French.ebook.AlexandriZ_split_046.html
Armstrong,Kelley[Femmes de l'Autremonde-6]Rupture(2006).French.ebook.AlexandriZ_split_047.html
Armstrong,Kelley[Femmes de l'Autremonde-6]Rupture(2006).French.ebook.AlexandriZ_split_048.html